Aux Seychelles, des grenouilles qui entendent... par la bouche.
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Aux Seychelles, des grenouilles qui entendent... par la bouche.
Libération
(6 septembre 2013 )
Alors qu'on pensait les grenouilles Gardiner sourdes car dépourvues de tympans, une équipe de scientifiques français a découvert qu'elles entendent, grâce à un système de résonance dans leur cavité buccale.
Une équipe de scientifiques, emmenée par Renaud Boistel du CNRS et de l'université de Poitiers, a découvert que la grenouille Gardiner entend grâce à sa bouche. (Photo AFP)
Elle ne mesure pas plus d'un centimètre et ne possède pas de tympans. On aurait donc pu prendre la grenouille Gardiner (Sooglossus gardineri), qui vit dans les forêts tropicales des Seychelles, pour un pauvre batracien sourd et sans ressources. Bien au contraire : des scientifiques français rattachés au CNRS ont découvert que le petit amphibien dispose en réalité d'un système d'audition rare, qui repose sur sa bouche.
La petite grenouille tropicale se démarque ainsi du reste de ses congénères, qui entendent grâce à leur oreille moyenne. Ainsi, chez les autres batraciens, les ondes sonores font vibrer le tympan, qui passe ensuite le message à l'oreille interne via les osselets, avant que les signaux électriques ne soient acheminés au cerveau. Or, sans tympan, l'engrenage paraît grippé et l'audition impossible.
Pour vérifier si la grenouille Gardiner est effectivement sourde, l'équipe de Renaud Boistel, ingénieur de recherches au CNRS et à l'université de Poitiers, a diffusé dans l'habitat naturel de la petite créature des coassements préenregistrés. Et là, stupeur : les mâles y ont répondu, signe qu'ils avaient bel et bien ouï. Ne restait plus qu'à déterminer comment. «Différents mécanismes ont été proposés, relate l'étude : une voie de passage hors-tympan à travers les poumons, ou par des muscles reliant la ceinture pectorale à la région de l’oreille interne, ou encore par conduction osseuse.»
Finalement, c'est à l'aide de rayons X que l'équipe a percé le mystère du batracien : c'est sa bouche qui agit comme un amplificateur des fréquences émises. Pour faciliter la transmission du son entre l'oreille interne et la bouche, l'épaisseur des tissus mous et osseux entre les deux se réduit quand cela est nécessaire.
«Nous montrons que la présence d’une oreille moyenne n’est pas une condition nécessaire pour entendre, bien que ce soit la solution la plus polyvalente pour la vie (hors de l’eau)», souligne l’étude, dont les conclusions ont été publiées lundi dans les annales de l’Académie américaine des Sciences.
(6 septembre 2013 )
Aux Seychelles, des grenouilles qui entendent... par la bouche.
Alors qu'on pensait les grenouilles Gardiner sourdes car dépourvues de tympans, une équipe de scientifiques français a découvert qu'elles entendent, grâce à un système de résonance dans leur cavité buccale.
Une équipe de scientifiques, emmenée par Renaud Boistel du CNRS et de l'université de Poitiers, a découvert que la grenouille Gardiner entend grâce à sa bouche. (Photo AFP)
Elle ne mesure pas plus d'un centimètre et ne possède pas de tympans. On aurait donc pu prendre la grenouille Gardiner (Sooglossus gardineri), qui vit dans les forêts tropicales des Seychelles, pour un pauvre batracien sourd et sans ressources. Bien au contraire : des scientifiques français rattachés au CNRS ont découvert que le petit amphibien dispose en réalité d'un système d'audition rare, qui repose sur sa bouche.
La petite grenouille tropicale se démarque ainsi du reste de ses congénères, qui entendent grâce à leur oreille moyenne. Ainsi, chez les autres batraciens, les ondes sonores font vibrer le tympan, qui passe ensuite le message à l'oreille interne via les osselets, avant que les signaux électriques ne soient acheminés au cerveau. Or, sans tympan, l'engrenage paraît grippé et l'audition impossible.
Pour vérifier si la grenouille Gardiner est effectivement sourde, l'équipe de Renaud Boistel, ingénieur de recherches au CNRS et à l'université de Poitiers, a diffusé dans l'habitat naturel de la petite créature des coassements préenregistrés. Et là, stupeur : les mâles y ont répondu, signe qu'ils avaient bel et bien ouï. Ne restait plus qu'à déterminer comment. «Différents mécanismes ont été proposés, relate l'étude : une voie de passage hors-tympan à travers les poumons, ou par des muscles reliant la ceinture pectorale à la région de l’oreille interne, ou encore par conduction osseuse.»
Finalement, c'est à l'aide de rayons X que l'équipe a percé le mystère du batracien : c'est sa bouche qui agit comme un amplificateur des fréquences émises. Pour faciliter la transmission du son entre l'oreille interne et la bouche, l'épaisseur des tissus mous et osseux entre les deux se réduit quand cela est nécessaire.
«Nous montrons que la présence d’une oreille moyenne n’est pas une condition nécessaire pour entendre, bien que ce soit la solution la plus polyvalente pour la vie (hors de l’eau)», souligne l’étude, dont les conclusions ont été publiées lundi dans les annales de l’Académie américaine des Sciences.
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