Fables de Jean de La Fontaine.
Page 1 sur 1
Fables de Jean de La Fontaine.
La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf.
Une grenouille vit un boeuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,
Envieuse, s'étend, et s'enfle et se travaille,
Pour égaler l'animal en grosseur,
Disant: "Regardez bien, ma soeur;
Est-ce assez? dites-moi: n'y suis-je point encore?
Nenni- M'y voici donc? -Point du tout. M'y voilà?
-Vous n'en approchez point."La chétive pécore
S'enfla si bien qu'elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages.
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ,
Tout prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.
...qui se veut faire...: Tournure syntaxique classique dans laquelle le complément d’un deuxième verbe se place avant le premier (dans la « Préface » de La Fontaine pour son premier livre de fables, nous lisons « Cébès l’alla voir le jour de sa mort » pour « Cébès alla le voir le jour de sa mort»).
Nenni: Vieux mot pour non. Marque ici l’insistance. Variante Ms. Convart et Ms. Sainte-Geneviève « Non point ».
Pécore: De l’italien « pecora », brebis. Indique une femme stupide et prétentieuse. « Ce mot au propre signifie un animal, une bête ; mais il est bas et burlesque » (Richelet).
Tout marquis veut avoir des pages: Seuls les rois et les princes avaient le privilège d’avoir auprès d’eux des pages.
Une grenouille vit un boeuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,
Envieuse, s'étend, et s'enfle et se travaille,
Pour égaler l'animal en grosseur,
Disant: "Regardez bien, ma soeur;
Est-ce assez? dites-moi: n'y suis-je point encore?
Nenni- M'y voici donc? -Point du tout. M'y voilà?
-Vous n'en approchez point."La chétive pécore
S'enfla si bien qu'elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages.
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ,
Tout prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.
...qui se veut faire...: Tournure syntaxique classique dans laquelle le complément d’un deuxième verbe se place avant le premier (dans la « Préface » de La Fontaine pour son premier livre de fables, nous lisons « Cébès l’alla voir le jour de sa mort » pour « Cébès alla le voir le jour de sa mort»).
Nenni: Vieux mot pour non. Marque ici l’insistance. Variante Ms. Convart et Ms. Sainte-Geneviève « Non point ».
Pécore: De l’italien « pecora », brebis. Indique une femme stupide et prétentieuse. « Ce mot au propre signifie un animal, une bête ; mais il est bas et burlesque » (Richelet).
Tout marquis veut avoir des pages: Seuls les rois et les princes avaient le privilège d’avoir auprès d’eux des pages.
Dernière édition par Admin le Mer 7 Déc 2011 - 15:22, édité 1 fois
La Tête et la Queue du Serpent (Jean De la Fontaine).
La Tête et la Queue du Serpent
Le Serpent a deux parties
Du genre humain ennemies,
Tête et Queue ; et toutes deux
Ont acquis un nom fameux
Auprès des Parques cruelles :
Si bien qu'autrefois entre elles
Il survint de grands débats
Pour le pas.
La Tête avait toujours marché devant la Queue.
La Queue au Ciel se plaignit,
Et lui dit :
Je fais mainte et mainte lieue,
Comme il plaît à celle-ci.
Croit-elle que toujours j'en veuille user ainsi ?
Je suis son humble servante.
On m'a faite, Dieu merci,
Sa soeur, et non sa suivante.
Toutes deux de même sang,
Traitez-nous de même sorte :
Aussi bien qu'elle je porte
Un poison prompt et puissant.
Enfin voilà ma requête :
C'est à vous de commander,
Qu'on me laisse précéder
A mon tour ma soeur la Tête.
Je la conduirai si bien,
Qu'on ne se plaindra de rien.
Le Ciel eut pour ces voeux une bonté cruelle.
Souvent sa complaisance a de méchants effets.
Il devrait être sourd aux aveugles souhaits.
Il ne le fut pas lors : et la guide nouvelle,
Qui ne voyait au grand jour
Pas plus clair que dans un four,
Donnait tantôt contre un marbre,
Contre un passant, contre un arbre.
Droit aux ondes du Styx elle mena sa soeur.
Malheureux les Etats tombés dans son erreur.
Le Serpent a deux parties
Du genre humain ennemies,
Tête et Queue ; et toutes deux
Ont acquis un nom fameux
Auprès des Parques cruelles :
Si bien qu'autrefois entre elles
Il survint de grands débats
Pour le pas.
La Tête avait toujours marché devant la Queue.
La Queue au Ciel se plaignit,
Et lui dit :
Je fais mainte et mainte lieue,
Comme il plaît à celle-ci.
Croit-elle que toujours j'en veuille user ainsi ?
Je suis son humble servante.
On m'a faite, Dieu merci,
Sa soeur, et non sa suivante.
Toutes deux de même sang,
Traitez-nous de même sorte :
Aussi bien qu'elle je porte
Un poison prompt et puissant.
Enfin voilà ma requête :
C'est à vous de commander,
Qu'on me laisse précéder
A mon tour ma soeur la Tête.
Je la conduirai si bien,
Qu'on ne se plaindra de rien.
Le Ciel eut pour ces voeux une bonté cruelle.
Souvent sa complaisance a de méchants effets.
Il devrait être sourd aux aveugles souhaits.
Il ne le fut pas lors : et la guide nouvelle,
Qui ne voyait au grand jour
Pas plus clair que dans un four,
Donnait tantôt contre un marbre,
Contre un passant, contre un arbre.
Droit aux ondes du Styx elle mena sa soeur.
Malheureux les Etats tombés dans son erreur.
Sujets similaires
» Une petite fable de Jean de La fontaine.
» Fable de La Fontaine : la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf.
» Jean hermann, une figure illustre.
» Zoo de Doué la Fontaine
» Une fable de la Fontaine : le villageois et le serpent.
» Fable de La Fontaine : la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf.
» Jean hermann, une figure illustre.
» Zoo de Doué la Fontaine
» Une fable de la Fontaine : le villageois et le serpent.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum